TY - THES AU - Santin-Janin H. PY - 2010// TI - Dynamique spatio-temporelle des populations d'un prédateur introduit sur une île sub-Antarctique: l'exemple du chat (Felis silvestris catus) sur la Grande Terre de l'archipel des Kerguelen N2 - Les milieux sub-Antarctiques sont très sensibles aux perturbations environnementales et en particulier aux invasions biologiques. Ces dernières représentent l’une des menaces les plus sérieuses de perte de biodiversité. Deux espèces introduites jouent un rôle majeur dans la structure des communautés et le fonctionnement de l'écosystème de Kerguelen: le Chat Felis silvestris catus et le Lapin Oryctolagus cuniculus. Le chat est un prédateur généraliste opportuniste qui constitue un problème écologique du fait de la prédation qu’il exerce sur les populations d’oiseaux marins nicheurs. Le lapin impacte quant à lui de manière indirectes les populations d'oiseaux en favorisant l'érosion des sols (altération de l'habitat) d'une part et en devenant la ressource principale du chat pendant l'hiver (hyperprédation) d'autre part. L'éradication du chat n'apparaît pas une solution réaliste du fait de la grande superficie (6600km²). De plus elle serait susceptible d'aboutir à des résultats non souhaités tels que la relâche du mésoprédateur. En revanche, la mise au point de stratégies de gestion des populations de chats et de lapins nécessite au préalable de comprendre la dynamique saisonnière annuelle et pluri-annuelle des interactions entre le chat, les lapins et la végétation puisqu’elle est attendue conditionner l’impact du chat sur les populations d’oiseaux marins. L'objectif de ma thèse a été d'identifier les facteurs intrinsèques et extrinsèques et de comprendre les mécanismes qui régissent la dynamique spatio-temporelle des populations de chats sur la Grande Terre de l'archipel des Kerguelen. Mon travail de thèse a essentiellement été un travail méthodologique basé sur l'analyse de données recueillies aux échelles populationelles et individuelles. Ces analyses ont nécessité de faire appel à un certain nombre de raffinements méthodologiques et en particulier à des approches bayésiennes afin de prendre en compte (i) la structure particulière des données, et (ii) l'erreur d'échantillonnage. Le développement d'un modèle de calibration non linéaire nous a permis dans un premier temps de valider l'utilisation du NDVI comme « proxy » de la phénologie de la végétation en conditions non-idéales telles que celles rencontrées à Kerguelen. Puis en utilisant une approche comparative, nous avons pu mettre en évidence l'hétérogénéité des patrons de densité dépendance entre les populations locales de chats sur la Grande Terre. Il ressort notamment que cette hétérogénéité ne semble pas liée à l'hétérogénéité des communautés de proies. En plus du site, du sexe et de l’âge, la condition physique des individus semble un facteur important qui conditionne la survie hivernale des chats. La condition physique des femelles étant associée aux variations temporelles des taux d'accroissements des densités locales des populations de chats, il est probable qu'elle influence aussi la fécondité des individus. Il apparaît également que les variations temporelles de la condition physique des femelles sont associées aux variations temporelles de la production de biomasse végétale, elles-mêmes influencées par les variations des conditions climatiques. A travers son effet sur la production de biomasse végétale, le climat semble en effet jouer un rôle important dans la synchronisation des variations spatio-temporelles de l'abondance des populations de chats de la Grande Terre. Enfin, nous mettons en évidence que les variations spatio-temporelles de la structure génétique des populations de chat sont associée aux variations spatio-temporelles de leur effectifs, suggérant l'existence de phénomènes de dispersion densité-dépendants. Nos résultats apportent des éléments nouveaux quant à la dynamique du chat dans les milieux sub-Antarctiques. Ils suggèrent également de nouvelles pistes de recherche pour mieux comprendre la nature des interactions entre le chat et les communautés autochtones. En particulier l'analyse des variations spatio-temporelles du régime alimentaire du chat à l'aide des isotopes stables permettra d'appréhender plus en détail la dynamique des interactions ente le chat, les lapins et les oiseaux marins. N1 - exported from refbase (http://publi.ipev.fr/polar_references/show.php?record=3105), last updated on Mon, 01 Jul 2024 15:45:07 +0200 ID - Santin-JaninH.2010 ER -