Abstract: Différentes espèces de salmonidés notamment la truite commune, Salmo truttafario L. et l'omble de fontaine, Salvelinus fontinalis M. ont été introduites dans l'archipel des Kerguelen dans les années 50. Les individus y ont trouvé des conditions environnementales propices à leur reproduction et à l'accomplissement de leur cycle de vie. La position d'isolement géographique des Kerguelen a pu contribuer à la mise en place de populations de salmonidés naturelles, équilibrées et à l'abri d'influences humaines non contrôlées telles que les épizooties et les pollutions chimiques diverses. Ainsi, de telles populations peuvent constituer des modèles d'études intéressants pour les biologistes leur permettant de mieux comprendre les mécanismes physiologiques des poissons dans leur milieu naturel.
La présente étude s'inscrit dans le cadre d'un programme destiné à évaluer le statut sanitaire de ces populations piscicoles particulières. Une telle évaluation passe par la réalisation de bilans physiologiques des individus. Le rôle capital du système immunitaire dans le maintien de l'homéostasie de l'organisme en fait une condition indispensable à sa croissance et à sa survie. Son suivi méthodologique s'impose donc dans ce type d'étude.
Deux zones de l'archipel ont été échantillonnées:
- une zone à présence humaine notable, proche de la base scientifique de Port-aux-Français (site de la rivière de la Ferme),
- une zone éloignée de la base, à présence humaine réduite (site de la rivière du Château).
Sur chacun des deux sites, des prélèvements d'eau ont été réalisés afin de déterminer leurs caractéristiques physico-chimiques. Parallèlement, des poissons (Salmonidés, Salmo trutta fario L. et Salvelinus fontinalis M.) ont été capturés dans le but d'y mesurer certains paramètres de leur réponse immunitaire non spécifique.
Pour chaque individu, l'analyse immunologique a consisté en une numération des leucocytes circulants, en une détermination de l'index spléno-somatique et en la mesure des réponses oxydatives des phagocytes du rein antérieur et du sang.
Des différences dans les réponses des paramètres immunitaires étudiés apparaissent entre les populations issues des deux sites pris en compte. Les hypothèses émises pour expliquer de telles résultats étant inévitablement multi-factorielles, il n'en demeure pas moins que les réponses immunophysiologiques observées seraient le reflet ponctuel de la qualité physico-chimique du milieu aquatique.